Composée par Boieldieu sur un livret inspiré de Walter Scott, La Dame Blanche fut avec Carmen le plus grand succès public de l’Opéra Comique. En 1862, on célébra la 1000e représentation en présence de Napoléon III. La Dame Blanche associe  l’esprit de l’opéra-comique du XVIIIe siècle aux charmes d’un certain  romantisme naissant. Les personnages et l’atmosphère sont écossais, mais  l’inspiration reste française : le ténor, léger et gracieux à la fois,  est ici un soldat amnésique qui fait halte dans un village où il est  question d’un château à vendre, hanté par un fantôme appelé la dame  blanche.

Qui achètera le château : le soldat chevaleresque ? L’intendant  cupide ? Wagner voyait là « un modèle de ce que le génie français a  proprement tiré de soi-même », mais ce mélange de mystère et de légèreté  est dû aussi aux couleurs instrumentales : l’utilisation que fait  Boieldieu du cor et de la harpe enthousiasmait Weber ! Nicolas Simon, à  la tête de l’orchestre Les Siècles, nous plonge ici dans un riche  univers sonore sublimé par une mise en scène poétique. Louise Vignaud  double en effet les décors gothiques d’un monde où les animaux sont  aussi des protagonistes du conte. Une conception nouvelle du merveilleux  et  des airs que vous n'oublierez pas de sitôt !